La fuite d’un rapport confidentiel du GIEC confirme le retard de la lutte contre les changements climatiques

Un rapport préliminaire et confidentiel du GIEC, qui vient de fuir dans les médias, admet qu’il y a très peu de chances que l’on puisse contenir la hausse des températures globales à + 1,5 °C d’ici 2100, comme le visent les accords de Paris. Selon les experts de l’ONU, ce seuil pourrait même être dépassé dès les années 2040. Le rapport insiste sur les graves conséquences d’un dépassement, même minime.

Changement climatique

Le rapport est la version de travail d’un document qui doit être publié en septembre. Il note qu’en 2017, la température moyenne mondiale dépassait déjà de 1,0 °C le niveau de l’ère préindustrielle. Il affirme aussi qu’au rythme actuel des émissions de gaz à effet de serre, la température augmente d’environ 0,17 °C par décennie, ce qui porterait la hausse de température totale à environ 2,4 °C en 2100.

Le GIEC souligne aussi que les promesses de réduction d’émissions de gaz à effet de serre des divers pays participants à la COP21, en 2015, ne suffiront pas à limiter le réchauffement à + 1,5 °C d’ici 2100. Il faudrait, écrit l’agence « des réductions rapides et en profondeur ». Même si l’on pouvait renverser le réchauffement par quelque moyen à l’avenir, un dépassement, même bref, aurait des conséquences irréversibles sur la survie des espèces et des écosystèmes.

Les effets sur les populations ne sont pas décrits de manière très explicite, les auteurs se contentant d’écrire que les populations des pays de « tous les niveaux de développement » seront affectées, mais que les populations pauvres et vulnérables seront plus à risque. Pour éviter ce niveau de réchauffement, il faudra miser non pas sur la technologie, mais sur « l’adaptation et la mitigation, les changements de comportement, des changements institutionnels favorables et une gouvernance à plusieurs niveaux ».

Trop timide?

Le rapport du GIEC sonne-t-il trop timidement l’alarme? En décembre 2017, la revue Nature publiait les alarmants résultats d’un nouveau modèle climatique plus précis. Par rapport aux estimations précédentes, la hausse de température d’ici la fin du siècle serait 15 % plus élevée qu’on le croyait, et les chances de dépasser le seuil des +4 °C seraient passées de 62 à 93 % si rien n’est fait.

Ces résultats contredisent les politiciens et les groupes d’intérêt qui laissent planer le doute sur l’impact des changements climatiques. En réalité, en dépit de l’extrême prudence du GIEC, les plus récentes projections des climatologues, réalisées à l’aide de modèles de plus en plus performants, montrent toutes que le climat change beaucoup plus vite que prévu.

Sources :

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