Les voitures autonomes vont-elles contribuer à réduire la circulation automobile? La plupart des spéculations à ce sujet ne s’appuient sur aucune donnée précise, notamment parce que la voiture qui se conduit véritablement toute seule, sans la moindre supervision humaine, est loin d’être au point. Mais Joan Walker, ingénieure en transport à l’Université de Berkley, a conçu une expérience qui contourne cette difficulté et qui suggère que l’autonomie aura pour effet d’engorger les routes encore plus.
Son idée a été de simuler une voiture qui se conduit toute seule en proposant gratuitement un chauffeur pendant une semaine à ses sujets expérimentaux. Les résultats obtenus indiquent que l’autonomie favorise fortement un usage accru de la voiture :
- Les sujets ont parcouru 76 % plus de distance que d’habitude.
- Pas moins de 22 % des trajets étaient des courses sans utilisateur (envoyer la voiture prendre les enfants à la sortie de l’école, par exemple).
- Les trajets de plus de 30 km on augmenté de 94 % et ceux après 18 h, de 80 % (les retraités devenant beaucoup plus mobiles en soirée)
- Pendant toute la semaine qu’a duré l’expérience, il n’y a eu aucun trajet en vélo, en transport en commun ou en services partagés comme Uber et Lyft.
En dépit de leur aversion supposée pour les voitures, les trois quarts des milléniaux participants ont augmenté leur kilométrage. Les retraités ont également estimé que la voiture autonome leur donnerait plus d’autonomie. Ces résultats étonnants ont toutefois été obtenus sur un très petit échantillon de 13 ménages seulement. La chercheure prévoit reprendre cet essai sur un plus grand groupe cet été.
Source :
Not So Fast, http://science.sciencemag.org/content/358/6369/1370.full
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