La fin de l’âge de bronze a été marquée par un climat très chaud, de graves sécheresses, des migrations massives et par l’effondrement en cascade des civilisations du Moyen-Orient. Seul le Nouvel Empire égyptien a pu se maintenir un moment. Des travaux archéologiques récents montrent que les anciens Égyptiens ont réagi à la crise en réformant massivement leur agriculture, ce qui leur a permis de gagner du temps face à la montée du chaos.
On sait depuis une dizaine d’années environ que la sécheresse généralisée a provoqué l’effondrement de la civilisation de l’âge de bronze. Dans son livre 1177 B.C. : The Year Civilization Collapsed, publié en 2014, Eric H. Cline décrit une société très sophistiquée, où les différents États pratiquent une diplomatie raffinée et un commerce international très étendu. L’étain, qui entre dans la fabrication du bronze, y joue un rôle central, un peu comme le pétrole de nos jours.
Pour l’essentiel, ce monde s’est écroulé sur une période de moins de 20 ans à partir de l’an 1200 avant notre ère environ. Les mécanismes de la catastrophe ne sont pas encore complètement élucidés, mais il semble que « l’optimum climatique » de l’âge de bronze ne mérite pas son nom. Le lent réchauffement climatique aurait provoqué une sécheresse généralisée et des famines, menant à des tensions sociales et à d’importantes migrations, dont les invasions armées des mystérieux « Peuples de la mer ».
Bien que fortement ébranlé, le Nouvel Empire égyptien ne s’est pas immédiatement effondré sur lui-même et s’est maintenu tant bien que mal pendant encore deux siècles. Des travaux archéologiques récents, menés par Israel Finkelstein de l’Université de Tel-Aviv, montrent que les dirigeants de l’Égypte auraient pressenti l’effet de la crise climatique sur les régions les plus arides de leur État et réagi en ordonnant une intensification de la production agricole.
Les travaux de Finkelstein et de son équipe ont portée sur les ruines de Megiddo, dans le nord d’Israël – une région autrefois connue sous le nom de Canaan et rattachée à l’Égypte. Les archéologues y ont trouvé une concentration anormalement élevée d’ossements de bétail. Plus étonnant encore, ces animaux auraient été d’âge avancé au moment de leur mort, ce qui signifie qu’ils n’ont pas immédiatement été consommés pour leur viande, mais utilisés pour les travaux des champs.
L’ADN de ces os raconte une histoire intéressante. Selon les archéologues, les habitants de cette région auraient croisé le bétail local avec des zébus pour obtenir des bestiaux plus puissants et plus résistants à la chaleur, capables de labourer le sol dans des conditions climatiques plus difficiles. L’étude du pollen de l’époque montre par ailleurs que ces efforts auraient permis de maintenir et d’étendre l’agriculture en zone aride et de stabiliser la situation alimentaire dans cette partie de l’empire égyptien.
Eric H. Cline, n’a pas participé à ces travaux, mais il a lui-même fouillé Megiddo pendant deux décennies. Il estime que cette crise de la fin de l’âge du bronze est pertinente pour le monde moderne en ceci qu’elle montre la sécheresse peut mener à la famine et à des guerres dévastatrices. Il cite dans son ouvrage une lettre sur tablette d’argile envoyée par la reine des Hittites au pharaon d’Égypte où elle affirme, peu de temps avant la chute de son empire : « Il n’y a plus de grains dans mon pays ».
Sources :
- Egyptian Imperial Economy in Canaan: Reaction to the Climate Crisis at the End of the Late Bronze Age
- Faced With Drought, the Pharaohs Tried (and Failed) to Adapt
- Crisis in Context: The End of the Late Bronze Age in the Eastern Mediterranean
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Ceci n’est que le début du commencement. L’AFRIQUE est véritablement la source de tout inspiration
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