L’industrie automobile européenne a compris « trop tard » que la Chine détient maintenant la majorité des réserves mondiales de cobalt et que cela limite leurs aspirations en matière de véhicules électriques. C’est ce qu’a déclaré hier Ivan Glasenberg, président de Glencore, le plus gros producteur mondial de cobalt, lors d’une rencontre internationale sur les ressources tenues à Lausanne, en Suisse.
La Chine contrôle 80 % de la production mondiale de produits contenant du cobalt et n’a aucune intention de se priver pour alimenter les marchés internationaux. « La Chine ne va pas vendre de batteries au reste du monde, il est plus probable qu’ils vont produire les batteries en Chine et vendre des véhicules électriques dans le reste du monde », estime Ivan Glasenberg.

La production annuelle de cobalt se situe actuellement à 110 000 tonnes par année et se concentre à 60 % dans un seul pays, la République démocratique du Congo. La production de Glencore, de 39 000 tonnes par année, représente à peu près 35 % du total mondial. La semaine dernière, Glencore a signé un contrat qui garantit le tiers de sa production à GEM, une entreprise chinoise – un exemple parmi d’autres de la manière dont les Chinois monopolisent cette ressource.
Pour le moment, on estime que l’industrie automobile utilise environ 10 % de la production de cobalt dans ses batteries. Mais elle aura besoin de 314 000 tonnes de cobalt d’ici 2030, si le déploiement des véhicules électriques suit les projections. Les besoins pourraient atteindre 24 000 tonnes par année dès 2020, ce qui met déjà un stress sur les approvisionnements. Le prix du cobalt atteint maintenant 86 $ du kilo, contre 22 $ en janvier 2016.
Sources :
- Chinese control of cobalt supply is risk for car industry: Glencore
- Cobalt price: Automakers ‘waking up too late’ as China takes control