Les services de transport sur demande, comme Uber et Lyft, facilitent-ils la mobilité urbaine? Une fois de plus, une étude conclut que non. Une enquête réalisée en décembre 2017 par les autorités de la ville de Boston, aux États-Unis, conclut que ces services provoquent une hausse de la congestion routière. Pire encore, cette augmentation se fait aux dépens des transports actifs (marche, vélo) et des transports en commun. Et il ne s’agit pas de simples projections : ces effets négatifs sont déjà mesurables.

L’enquête a révélé que la majorité des utilisateurs de ces services avaient moins de 35 ans et que leurs revenus s’approchaient de ceux de l’ensemble de la population de Boston. La plupart utilisaient ces services au moins une fois par semaine et la majorité n’avait pas de voiture.
Là où le bât blesse, c’est que si ces services n’avaient pas existé, 42 % de ces trajets auraient plutôt été effectués en transports en commun et que 12 % de plus auraient été faits à pied ou à vélo. En semaine, 40% des courses ont lieu à l’heure de pointe et 15 % d’entre elles auraient normalement été effectuées par transport en commun ou par transport actif. En fait, plus de moitié des utilisateurs disposent déjà d’un titre de transport mensuel et ont été prêts à payer un surplus pour une telle course.
Par ailleurs, les utilisateurs des transports sur demande tiennent à voyager seuls : à peine 20% d’entre eux utilisent les services véritablement partagés, comme UberPOOL, de sorte que la majorité des trajets ne comptent qu’un seul passager. Détail intéressant, 31% des trajets n’ont pas la maison comme point d’origine ou de départ.

Les auteurs de l’étude constatent que les utilisateurs sont prêts à payer le prix fort pour ce service, même lorsque des transports en commun bon marché sont disponibles. Près des deux tiers des courses coûtent plus de 10 $, tandis qu’une sur cinq coûte plus de 20 $. La ville de Boston impose déjà une surtaxe de 20 cents sur ces courses. Mais les auteurs estiment la perte enregistrée par les services de transport en commun à environ 35 cents par trajet effectué par les services sur demande.
En somme, les transports sur demande ont déjà un impact mesurable sur la congestion routière et sur les revenus du système de transport en commun et la modeste surtaxe actuelle ne compense pas ces effets négatifs. De plus, conclut l’étude, « même si les futurs véhicules de transport sur demande étaient à 100 % électriques et autonomes, le réseau routier de la région ne pourrait pas absorber une hausse illimitée des trajets effectués par des véhicules à un seul passager. »
Source :
Fare Choices : A Survey of Ride-Hailing Passengers in Metro Boston