Le prix du rhodium a triplé depuis l’été 2020

Le prix du rhodium a triplé depuis l’été dernier. Il se vendait alors moins de 10 000 dollars l’once troy (31,1 grammes). Depuis la fin de mars, son prix atteint environ 30,000 dollars l’once, soit près de mille dollars le gramme. C’est un record de tous les temps pour ce métal aux usages très spécialisés, dont la production satisfait de moins en moins la demande croissante. C’est aussi un métal d’intérêt pour l’industrie de l’hydrogène.

rhodium prix

Dans le tableau périodique des éléments, le rhodium appartient au groupe du platine, une série d’éléments rares partageant diverses propriétés chimiques. On y trouve le platine et le rhodium, bien sûr, mais aussi le palladium, l’iridium, le ruthénium et l’osmium. On classe aussi parfois le rhénium dans cette catégorie. Le rhodium est le métal le plus rare du groupe, produit dans une dizaine de mines seulement dans le monde. Sa concentration dans l’écorce terrestre est d’une partie pour 200 millions.

La production mondiale en 2020 n’a atteint que 18,1 tonnes : on aurait pu la charger en entier dans un seul camion semi-remorque. Elle oscillait autour de 23,3 tonnes les années précédentes. Elle est concentrée à 82 % dans un seul pays, l’Afrique du Sud. Une partie de la demande est comblée par la filière extrêmement efficace du recyclage des pots catalytiques, qui ne fournit toutefois que de 6 à 7 tonnes supplémentaires par année (données de 2009).

rhodium production

Alors que la production a répondu à la demande pendant toutes les années 2010, on s’attend dans l’avenir immédiat à des déficits croissants, qui pourraient atteindre 300 000 onces (9,3 tonnes). C’est ce déficit qui fait maintenant exploser le prix du rhodium.

Utilisation industrielle et énergétique

La consommation, se concentre à 80 % environ dans les pots catalytiques des voitures, qui servent à réduire les émissions polluantes. Un pot catalytique utilise en général de 6 à 15 grammes d’un mélange de palladium (surtout), de platine et de rhodium (moins d’un gramme), selon la puissance du moteur. Ceci peut sembler minime, mais il existe environ 1,2 milliard de voitures dans le monde. La taille croissante des voitures, de même que l’adoption de normes antipollution plus strictes en Chine, ont fait exploser la demande.

Le rhodium est aussi un métal associé à l’économie de l’hydrogène : des travaux publiés en 2020 ont montré qu’utilisé en petites quantités comme catalyseur, il améliore le rendement de l’électrolyse. On l’utilise déjà dans certaines technologies de piles à combustible. La Toyota Mirai, par exemple, utiliserait 14,1 grammes de métaux du groupe platine et des véhicules plus gros en feraient une consommation encore plus importante – possiblement jusqu’à 30 grammes par voiture. Le manque de disponibilité des métaux du groupe platine – dont le rhodium – pourrait limiter le potentiel de l’hydrogène comme carburant.

Le rhodium compte aussi un certain nombre d’applications industrielles. Il est important dans la fabrication de certains contacts électriques et de certains équipements scientifiques. On s’en sert aussi pour fabriquer des miroirs à haute réflectivité, notamment dans les phares des voitures. Il sert aussi en joaillerie, où il entre dans la composition de l’or blanc.

 

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