Les ventes mondiales de VÉ ont reculé de 14 % en juillet

Les ventes mondiales de véhicules électriques ont chuté de 14 % en juillet dernier. C’est la première fois qu’on observe un tel déclin, les ventes de VÉ montrant ordinairement une progression soutenue. Le ralentissement général qui affecte actuellement l’industrie automobile y est certainement pour quelque chose. Mais le principal moteur de ce déclin est le retrait partiel des subventions à l’achat de VÉ en Chine.

Ventes mondiales de VÉ

Les ventes mondiales de VÉ se sont établies à 128 000 unités en juillet. Elles ont progressé en Europe, mais décliné en Amérique du Nord et en Chine. En dépit de la baisse de 14 % en juillet, le marché du VÉ a progressé de 35 % de janvier à juillet et les ventes mondiales pourraient atteindre de 2,4 à 2,9 millions d’unités pour l’ensemble de 2019. Cette progression, bien que notable, est largement inférieure à la croissance de l’ordre de 60 % que l’on observe depuis quelques années.

On notera au passage que si Tesla demeure la marque de VÉ la plus vendue, elle ne représente que 15 % environ du marché mondial. L’industrie est donc peu concentrée et dominée par une foule de petits joueurs qui cherchent à se faire une place.

Le recul des ventes est particulièrement marqué en Chine, où les subventions à l’achat de VÉ ont été réduites de moitié le 26 juin pour les véhicules d’une autonomie supérieure à 400 km et supprimées entièrement pour les véhicules d’une autonomie inférieure à 250 km. L’aide gouvernementale cessera complètement d’ici la fin de 2020.

Ventes NIO

Cette nouvelle politique s’est traduite par des ventes de 80 000 unités en juillet 2019, soit 4,7 % de moins qu’en juillet 2018. Autrement dit, le retrait des subventions a annulé une année complète de progression des ventes de VÉ. Le plus grand fabricant chinois de VÉ, BYD, a vu ses ventes reculer de 12 % en un an. Les ventes des modèles électriques haut de gamme de NIO ont connu un sommet en novembre dernier et s’effritent depuis. Le marché chinois des hybrides rechargeables a été particulièrement affecté par une baisse de 10 % en un an.

Comme je l’ai expliqué en juin dernier, cette décision chinoise de retirer les subventions à l’achat de VÉ s’explique par une nouvelle orientation visant à favoriser les véhicules à hydrogène. Si ce choix technologique apparaît pour le moins risqué, il faut savoir que les principaux fabricants chinois de VÉ ont connu des pertes financières importantes depuis 2018, ce qui a jeté un certain doute sur l’avenir du concept dans l’esprit des décideurs.

Le recul de juillet n’est pas catastrophique en soi, mais il invite à manipuler avec prudence toutes les prédictions de croissance exponentielle des ventes de VÉ et les récits selon lesquels les véhicules à combustion interne sont condamnés à brève échéance. Ces dernières années, on a enregistré des reculs comparables dans tous les pays où l’aide gouvernementale a été réduite ou annulée, ce qui suggère que le marché du VÉ reste dépendant des mesures de promotion. Le marché pour ces véhicules reste fragile et un plafonnement, voire un recul de la production reste possible.

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2 réflexions sur “Les ventes mondiales de VÉ ont reculé de 14 % en juillet”

  1. C’est dommage en un sens car ces véhicules sont bien agréables à conduire. Et même si le pot d’échappement se trouve déporté à plusieurs centaines de kilomètres, circuler sans bruit et sans odeurs est un avantage appréciable, en ville notamment. Après je suis conscient que sur la totalité du cycle de vie ces véhicules sont sans doute moins vertueux qu’ils paraissent.

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    1. Les analyses de cycle de vie sont assez cohérentes entre elles : le VE est largement plus avantageux que le thermique, même dans des pays où l’électricité est assez ou très carbonée (Allemagne, Pologne, etc.). Ce n’est pas, comme le disent les slogans des constructeurs « Zéro émissions », mais c’est moins d’émissions que le VT.

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