Ken Caldeira, un climatologue du Carnegie Institution for Science, a calculé il y a 15 ans que pour atteindre nos objectifs de réduction de gaz à effet de serre, il faudrait ajouter chaque jour, de 2000 à 2050, l’équivalent d’une centrale nucléaire en énergie propre. Le MIT Technology Review rapporte aujourd’hui que Caldeira a récemment calculé où nous en étions rendus. Résultat : au rythme actuel, la transition énergétique ne sera pas terminée avant 363 ans.
Il faudrait, selon lui, ajouter chaque jour à peu près 1 100 mégawatts d’énergie propre pour atteindre les objectifs de l’Accord de Paris d’ici 2050. Nous n’en ajoutons actuellement que 151. Dans ce contexte, limiter le réchauffement climatique à 2 °C d’ici 2050 est une illusion et réussir à le contenir à 4 °C d’ici la fin du siècle tiendrait tout simplement du miracle.
Caldera reconnaît que l’électrification à grande échelle de la production de chaleur nous rapproche un peu de l’objectif en limitant les pertes de conversion liées aux énergies fossiles. Par contre, il faut transformer l’ensemble de l’apport fossile en énergie électrique et tenir compte d’une hausse probable de 30 % de la consommation mondiale d’ici 2050. Pour se donner un ordre de grandeur, l’énergie nécessaire représente l’équivalent de 30 000 centrales nucléaires.

Ce n’est pas que la mobilisation industrielle soit insuffisante : c’est qu’en réalité, elle n’a pas encore vraiment commencé. Un des facteurs qui retardent le plus l’adoption des renouvelables, ce sont les dizaines de milliers de milliards de dollars investis dans les systèmes énergétiques existants. Les mettre à la casse avant la fin de leur vie utile représenterait une perte économique inouïe. Ce problème ne sera pas surmonté sans aide gouvernementale massive, ou sans percée technologie inattendue.
Le MIT Technology Review reconnaît aussi que les contraintes techniques contribuent au problème. Le solaire et l’éolien fournissent une énergie intermittente, qui doit être compensée par des centrales thermiques (ce qui nous éloigne de la solution) ainsi que par des mesures coûteuses comme l’expansion des réseaux électriques et le stockage de l’électricité. Et décarboner le système électrique actuel ne suffira pas. Il faut aussi décarboner le secteur fossile, qui représente encore 80 % de toute l’énergie consommée dans le monde.
Source :
MIT Technology Review : At this rate, it’s going to take nearly 400 years to transform the energy system
A reblogué ceci sur Journal d'un jeune écologisteet a ajouté :
On entend souvent parler de transition énergétique depuis quelques années. On voit quelques éoliennes par ci par là, des panneaux solaires sur quelques bâtiments, etc… On aurait donc tendance à penser que ça y est : la transition énergétique est en marche. Mais à y regarder de plus près, au niveau mondial c’est… beaucoup plus nuancé. Et c’est mauvais signe.
Un article intéressant, sans langue de bois, et comme toujours avec des chiffres issus de recherches scientifiques.
Via Énergie et Environnement.
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A reblogué ceci sur Swiss Coaching Partnerset a ajouté :
Let’s stay positive !
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Argument supplémentaire à verser au crédit de la décroissance : il faut changer de modèle, diviser notre consommation d’énergie par 4 au moins plutôt que de chercher à produire alternativement… c’est-à-dire, revenir, non pas au moyen âge, mais à la consommation du début des années 1960. Pas si dramatique si on CHOISIT de le faire, de s’adapter, d’optimiser. Catastrophique si on le subit, ce qui est en train de se passer, car aucun mécanisme n’est pour le moment mis en place pour changer de paradigme à l’échelle macro.
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À mon âge et la sagesse observatoire qui vient avec, je me méfie de tous les »prophètes » qu’ils soient scientifiques où non. Il s’agit d’essayer de voir et comprendre le message qu’ils veulent faire passer et savoir qui les payent…dans le cas présent, une phrase est importante : »…ou sans percée technologique inattendue ».
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La sagesse consiste justement à ne pas attendre cette hypothétique « percée technologique » qui permet de se dédouaner de toute responsabilité.
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Vous n’êtes visiblement pas très sage pour votre age… si on compte sur une hypothétique percée technologique, ça reviens à jouer l’avenir de l’humanité à la roulette ! Grande sagesse !
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J’ai bien précisé qu’une telle percée serait « inattendue ».
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